Pendant le 1er confinement, il y a eu 14 000 décès en EHPAD alors que les visites des familles étaient interdites…

1er confinement : aucun cas de covid

Les résidents ont été confinés du 5 mars au 18 juillet 2020.

La direction refusait l’autorisation de sortie et voulait les laisser enfermés jusqu’en septembre.

Après un appel désespéré de ma part à l’ARS Pays de la Loire, la direction a fini par accepter les sorties le 18 juillet (nous avons été déconfinés, pour mémoire, le 11 mai 2020).

Suite à ce déconfinement très tardif, la direction n’a cessé d’envoyer aux familles des mails de menaces. Menaces de suspension des visites en cas de gestes barrières non respectés. Climat permanent de suspicion et de surveillance (obligation de laisser les portes des chambres ouvertes).

Aucune confiance accordée aux familles, la direction les considèrant comme un danger absolu et pense que seules les familles peuvent faire entrer le virus dans l’EHPAD, quand toutes les études épidémiologiques ont montré que les soignants, malgré eux, étaient la source principale de contamination. Pendant le 1er confinement, il y a eu 14 000 décès en EHPAD alors que les visites des familles étaient interdites…

2ème confinement

A ce jour les résidents sont toujours confinés et n’ont pas pu sortir depuis fin octobre 2020, malgré le fait que l’EHPAD Triolet possède un petit jardin, inaccessible depuis des mois pour cause de travaux. Les résidents ne peuvent donc pas s’y rendre et n’ont pas pris l’air depuis 3 mois et demi.

La direction refuse une simple promenade, un simple petit tour du quartier, de la rue. Même dans les prisons on accorde un droit de promenade par jour, exception faite des QHS. EHPAD = QHS ?

Les visites ont lieu sur rendez-vous 2 fois une demi-heure par semaine dans une pièce dédiée, derrière un plexiglass. Aucune intimité, il y a deux visites simultanées dans la même pièce, on doit presque crier car les résidents entendent très mal à cause du masque et du plexiglass. Pendant les visites certains pleurent ou se plaignent de la dureté de leurs conditions de vie : « J’en ai marre » « je voudrais sortir un peu » « on a le droit de ne rien faire » « une demi-heure c’est trop court, tu pars déjà ?… » etc.

Noël

Visites interdites le jour de Noel et le 1er janvier.

Sorties autorisées le jour de Noël (un vendredi) mais le retour à l’EHPAD ne peut se faire que le lundi suivant. D’un point de vue sanitaire, laisser les résidents 4 jours dans leur famille augmente pourtant le risque de contamination ! 

La direction prétexte l’absence du personnel pour faire un test au retour du résident. De plus, après cette sortie le résident devait rester confiné dans sa chambre sans visite pendant 7 jours. Suite à toutes ces exigences décourageantes, aucun résident n’est sorti ni n’a vu sa famille pour Noel.

Vendredi 29 janvier 2021

L’EHPAD valide le retour de l’hôpital de l’une des résidentes sans avoir attendu le résultat de son test PCR. La rigueur que l’on exige des familles et des résidents, on ne se l’applique visiblement pas à soi-même. Quand le résultat du test PCR arrive, il est positif. Et bien sûr ce sont les résidents qui vont le payer cher… La direction, dans son mail aux familles, ne pensant qu’à sa réputation « quota covid » appelle cela une « injustice », mais c’est plutôt une faute grave. Donc, visites interdites pendant 15 jours et confinement strict en chambre.

Aujourd’hui, les résidents de l’EHPAD reçoivent leur 2ème injection de vaccin. Je crains que vu la rigueur, l’intransigeance et le manque cruel d’humanité de la direction, cela ne change rien à leurs conditions de vie future. Ils sont désormais condamnés à mourir seuls, en silence, de solitude et de tristesse.

Clara Loget