Crise Covid-19 : drame et opportunité éthique
Les situations complexes ne peuvent être partiellement maîtrisées avec les méthodes qui résolvaient les cas compliqués. Le modèle qui a émergé dans le vivant après 3,8 milliards d’années d’histoire est de façon dominante le modèle basé sur une « intelligence » répartie et co-contributive. La crise sanitaire en cours sera-t-elle l’occasion d’un biomimétisme socio-organisationnel salutaire, ou induira-t-elle au contraire un renforcement des hiérarchies traditionnelles où l’innovation consistera à faire plus de la même chose ? Voilà le défi éthique que l’on aura à relever pour relever tous les autres défis qui se présenteront à nous dans une succession d’effondrements probables.
Face à l’inconnu
Accepter notre vulnérabilité aujourd’hui c’est espérer trouver en chacun de nous suffisamment de ressources pour parvenir à rebondir, si nous sommes dans l’obligation de modifier nos projets personnels, familiaux et professionnels.
De la perception de notre vulnérabilité à l’espérance
Dans le contexte de pandémie qui touche le monde entier et chacun de nous, il est peut-être important de prendre conscience de notre vulnérabilité afin de vérifier, qu’au-delà des incertitudes, nous pouvons y consentir sans perdre pour autant la confiance en nous-mêmes et en l’Autre
Le temps retrouvé, le temps perdu, ou le temps de l’injustice suprême ?
Chacun reconstitue une nouvelle relation à la vie. Pour les plus privilégiés les choix sont ceux de leur volonté et non plus de la volonté des autres. Pour un grand nombre, il n‘y a pas le choix, mais une angoisse terrifiante de l’abandon dans le présent et dans le futur.
SDF et épidémie : qu’on vide plus !
Que fait la psychiatrie pour protéger la société ? Plusieurs questions lui sont posées à cette psychiatrie de l’avant : comment résoudre le double lien « interdiction d’aller vers sauf urgence extrême » et « convaincre sans contraindre » ? Comment faire accepter un confinement aux sans-abris refusant habituellement l’hébergement et empêcher les abrités de quitter les lieux d’accueil ?
Confinement et maltraitance, chacun chez soi, mais toujours à l’écoute de l’Autre !
L’émotionnel prend le pas sur le rationnel et rend sourd à toute réassurance. L’émotionnel prend le pas sur le rationnel et conduit à des comportements de maltraitance.
Un paradoxe positionnel qui contraint à réinventer nos interventions auprès des appelants : comment être à l’écoute de l’Autre ?
L’anomie, c’est maintenant
Depuis toujours la guerre tue ceux qui défendent la liberté des autres. Saluons sans réserve l’héroïsme des soignants dont la mort afflige des parents et des enfants qui jamais se consolent. Car l’œuvre de la guerre est bien connue. Impitoyable, la mort y est brutale ; inhumaine, la mort est soudaine. Le bonheur d’un lendemain est une fortune collective, rappelons-nous en ! Reculer un instant sur le plan des libertés individuelles pour mieux organiser la parade collective, oui ; tout perdre durablement, non. Que faire ?
Le confinement, révélateur de la fragilité des soutiens aux proches-aidants
Dans le champ des maladies neurologiques et évolutives, le rôle des proches est de mieux en mieux reconnu, permettant de les soutenir avec efficacité. La crise actuelle, le confinement en particulier, est un risque, au moins temporaire, de régression des soutiens, à prendre en compte pour consolider l’avenir
Sur la culture du flux
Le manque de masques de protection reflète l’échec d’une culture du flux, qui a évincé la culture du stock. L’expérience de la pandémie apporte ainsi un démenti à une société qui a exagéré les vertus de la mobilité. Elle invite à réinvestir l’espace, le temps, le corps, la vulnérabilité, au lieu de les dénier.